La Charte de l’Arbre atteste de la volonté d’une commune de s’engager dans un programme pluriannuel de protection, de développement et de valorisation du patrimoine arboré, par des actions pédagogiques et de sensibilisation envers les professionnels intervenant sur la voirie lors de travaux d’aménagement, les habitants et les visiteurs.
La Charte de l’Arbre est tripartite : sa signature est proposée à la commune par l’ARF Centre, missionnée par la Région Centre-Val de Loire pour l’organisation du jury régional pour le Label des Villes et Villages Fleuris.
L’enjeu de l’arbre en ville est multiple. On peut lui attribuer trois fonctions principales :
- environnementale : l’arbre (qui absorbe le dioxyde de carbone et les composés organiques volatils, fixe les poussières et produit de l’oxygène) agit comme un climatiseur urbain ou régulateur thermique, luttant contre les îlots de chaleur urbaine, l’été, en rafraîchissant et en humidifiant l’air ;
- sociale : des places arborées sont des lieux de convivialité et d’animations culturelles ; l’arbre marque les saisons et reste symbole de vie dans un milieu urbain quelquefois très minéral, artificialisé ou bétonné ;
- économique : les arbres augmentent la valeur du patrimoine immobilier ; ils présentent aussi un attrait touristique : une place ombragée incite le visiteur à y stationner et à découvrir la cité.
Les enjeux de développement durable demeurent majeurs : par les Agendas 21, les communes ont notamment mis en œuvre des actions de préservation de la trame verte, de corridors écologiques, de la faune et de la flore, de la biodiversité, par des programmes de plantation de nouvelles essences d’arbres, plus locales ou mieux résistantes au changement climatique.
L’enjeu citoyen fait de plus en plus la une de la presse : l’arrachage d’arbres d’alignement, même malades, est souvent mal vécu par les habitants (cf. l’affaire des platanes de Gien portée devant le Tribunal Administratif en 2019) ; de même pour les dégradations consécutives à des grands chantiers urbains (le système racinaire des platanes bordant la ligne de tramway de Tours, boulevard Béranger, a pu être endommagé par les travaux de terrassement et d’aménagement de places de stationnement, selon un rapport d’expertise remis en 2021).
L’équipe municipale et les agents des services espaces verts sont donc invités à faire œuvre de pédagogie et de communication envers les habitants (dont le public scolaire), pour intégrer cette notion de cycle de vie de l’arbre en ville, invitant au remplacement des plantations et au renouvellement des essences, et surtout à mettre en œuvre un inventaire, un plan de gestion et de suivi pluriannuel du patrimoine arboré (afin d’attester que le maire a tout mis en œuvre pour la sécurité de ses concitoyens, en cas d’accident).
Ainsi, les communes peuvent inscrire des recommandations ou des interdictions dans leur Plan Local d’Urbanisme (portant par exemple sur les distances minimales à respecter entre les arbres et les habitations), ou établir un barème de la valeur des arbres et demander réparation en cas de dégradation (chantiers de construction ou d’intervention sur les réseaux aériens ou souterrains) ou de vandalisme.
La Charte de l’Arbre engage la ville signataire sur 5 axes :
- respect et protection du patrimoine arboré existant ;
- dialogue avec les concessionnaires de réseaux aériens ou souterrains (électricité, gaz, téléphone, fibre optique, eau et assainissement) ;
- développement du patrimoine arboré par un programme de plantation et de diversification des essences d’arbres ;
- entretien et suivi régulier du patrimoine arboré (tailles de formation, d’éclaircie par élagage ou taille douce, de nettoyage et de sécurité, par les agents municipaux ou des entreprises spécialisées) ;
- communication et valorisation des actions municipales (animations, dialogue dans les quartiers avec les riverains, identification du nom des arbres…).
71 communes signataires de la Charte de l’Arbre
Télécharger la charte de l’arbre :
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